Marranisme féministe (stratégie de survie marrane du féminisme)

Le marranisme féministe est une stratégie politique de survie consistant pour un individu ou un groupe féministe à obéir en public à une certaine idéologie et à abjurer certains de ses principes ou valeurs dans le but de survivre à une répression, tout en continuant discrètement à conserver ses croyances, valeurs et principes d’origine.

Histoire du mot

Les expressions « marranisme féministe » et « stratégie marrane du féminisme » ont été formées en référence aux marranes, ces juifs et descendants de juifs d’Espagne ou du Portugal, convertis de force au christianisme pour échapper à la mort ou à la torture par l’Inquisition, mais restés secrètement fidèle aux croyances et aux pratiques juives ancestrales. Par extension, le marranisme désigne le fait de se soumettre en apparence aux normes du groupe dominants pour pouvoir survivre et continuer de perpétuer sa culture.

Exemples de marranisme féministe

La soumission du féminisme à la rhétorique égalitariste de la gauche des années 1970 à 2020, malgré le fait que l’essentiel des revendications féministes soient libérales de facto, est un cas de marranisme féministe. Ne pouvant pratiquement compter que sur le soutien de la gauche, tant sur le plan politique que financier, institutionnel, humain ou encore académique, de nombreuses organisations et figures du féminisme se sont placées sous le patronnage de la gauche. Elles ont alors dû adapter fortement leurs valeurs, leur rhétorique, leur lexique, leurs pratiques et leurs revendications afin d’être acceptées par le groupe dominant que représentait la gauche.

Cette stratégie de survie a pour conséquence une importante autocensure ainsi que des acrobaties rhétoriques. Les revendications féministes touchant au respect du consentement, au droit à la contraception et à l’avortement et au libre choix de sa destinée génétique (PMA des lesbiennes et célibataires), sont des revendications fondamentalement libérales et eugénistes, mais doivent systématiquement être travestiées en revendications égalitaristes. Ainsi, bien que les hommes n’aient pas d’utérus et ne puissent pas tomber « enceints », les féministes ont dû présenter le combat pour le droit des femmes à l’avortement comme une revendication égalitariste.

Les limites du marranisme

Bien que « semi-rentable » à court et à moyen terme, la stratégie marrane du féminisme n’en demeure pas moins un pis-aller symptomatique de rapports de pouvoir défavorables aux féministes au sein des organisations politiques dominantes. Le marranisme féministe de soumission à la gauches des années 1960-2020 a entraîné des phénomènes de :

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